Restauration Lancia Aurelia B20 1957

[Aurelia B20]

Je possède un 40DCZ5 parfaitement poreux que j'envisage de faire imprégner sous vide, si l'un de vous a une expérience sur le sujet, je suis preneur

Tu me forces à dévoiler plus tôt que je le pensais le traitement que j'ai fait subir aux 2 culasses après leur remise en état !

Comme elles n'étaient pas en parfait état avec des manques de matière dans les chambres d'eau et également dans les passages de gaz, et que je soupçonnais l'alliage de porosité, je les ai emmenées au nord de Paris, je ne me souviens plus si c’était dans le 95 ou le 60, faut que je recherche, pour les traiter en imprégnation sous vide.

Le principe est simple : on mets les pièces à traiter dans de grandes cuves et on fait le vide : tout l'air contenu dans les porosités des pièces s'échappe. On injecte alors une résine dans les cuves et on monte la pression à plusieurs bars, la résine rentre dans les porosités des pièces. Puis la résine est polymérisée pour qu'elle durcisse, la pièce est devenue parfaitement étanche. J'avais été surpris par la présence dans l'usine de nombreuses palettes de collecteurs d'admission flambants neufs de Peugeot 405, ils devaient être traités car certains avaient des défauts de fabrication dus à la minceur des parois (pour alléger cette pièce) et donc de porosité !

Je ne peux pas te dire le coût du traitement, le gars m'en avait fait cadeau quand il a vu l'article que j'avais écrit à son propos et paru dans la Vie de l'Auto, pensant que ça pouvait être utile à d'autres collectionneurs !

[Aurelia B20]

Le démontage continue donc après la dépose du moteur !

Je m'attaque aux ouvrants et à l'intérieur, les portières d'abord, le cache en alu vient facilement et c'est propre en-dessous :






Il y a des rappels de clignotants en haut des ailes avant, juste en-dessous des montants de pare-brise, on voit bien que ce n'est pas un montage d'origine, rajout règlementaire pour les modèles "France" ??? Florent ?




Une fois la garniture de portière enlevée, tout le mécanisme du lève-glace est apparent, et bien rouillé
La glace est enquillée dans un support métallique en U, tenue seulement par un bout de fil de fer, du travail en perspective ...








Je m'attaque ensuite à l'intérieur, sous les seuils de portes en alu la moquette est bien pourrie et moisie :




Dépose des sièges avants, pas facile, vis bien bloquées, le dégrippant et le tournevis à chocs en viennent à bout :








Dépose de la banquette arrière, puis des garnitures latérales, des lattes d'isorel sont là pour caler le tout correctement, il y a aussi de l'isolant genre toile de jute, je vais retrouver ce genre de calages et d'isolant un peu partout dans la voiture, preuve du soin apporté à la finition de ces Lancia très coûteuses à l'époque :








Dépose des enjoliveurs chromés de montants de vitres arrières, c'est bien corrodé en-dessous mais rien de gravissime :






Et puis maintenant que le compartiment moteur est vide, dépose de tous le faisceau électrique avec un repérage soigneux et beaucoup de notes prises, il faudra que je vous montre comment j'ai procédé avec mes différents cahiers de démontage ....








On voit bien les 4 supports du moteur avec des blocs souples pour amortir les vibrations, à changer par du neuf bien sûr !








Sinon, mon petit atelier était déjà équipé très correctement avec un petit compresseur d'air 3CV 220V et surtout un bac de lavage (à côté du bac vous pouvez voir un bloc-cylindre du V6 Flaminia, très proche de celui de la B20 !). Il va très bientôt être équipé d'un nouveau matos indispensable, je vous laisse la surprise






A noter que ces équipements, à part le compresseur, sont toujours vaillants 25 ans plus tard, malgré un usage intensif, du bon matos !

[Mathieu Viollet]

c'est marrant tu postes les photos pile 27 ans après la prise de vue, c'est un fait exprès ou l'appareil photo n'était pas réglé à la bonne date?

le soin dans le montage est particulièrement poussé !

[cbx]

Non de Zeus, c'est un travail démentiel qui t'attend !!
Comment as tu tout repéré pour remonter 30/35 ans plus tard ?

[NUAGE71]

Bon jusqu’à présent je prenais exemple et copiait pour essayer de rivaliser avec tes restaurations mais là je serais bien incapable d’entreprendre un travail d’une telle ampleur. C’est juste remarquable
Mon beau-père qui était d’origine Italienne, immigré des années 50, m’a toujours parlé de la marque Lancia comme d’une marque d’exception, comme je ne connaissais que les modèles récents je ne comprenais pas trop son engouement pour cette marque, je comprends mieux maintenant

[FlorentB20]

Les Aurelia n'ont jamais été équipées d'origine de répétiteurs de clignotants, en revanche toutes les Aurelia Italiennes que je connais en ont été équipées, à différents endroits et de différents types, il est possible que contrairement à la France l'Italie ait appliqué une loi rétroactive à ce sujet. En 1970 la SM par exemple (encore elle) avait des répétiteurs sur le marché Italien, pas en France. De même les Aurelia Italiennes ont pour la plupart été équipées de clignotants séparés à l'arrière, là aussi peut-être une obligation rétroactive. D'origine c'est l'ampoule de stop qui clignote, le clignotant étant prioritaire sur les stops quand on freine, autrement dit, si je freine alors que j'ai mon clignotant, un côté est fixe et l'autre clignote, comme sur les Américaines pour résumer, autant dire que l'automobiliste moderne peut se méprendre d'où le fait que beaucoup d'autos ont été modifiées pour avoir des clignotants séparés, ce n'était pas le cas de la tienne, ça fait ça de moins à remettre en conformité ! Détail surprenant, notre 5e série était équipée de répétiteurs, au même endroit que les tiens et qui me semble être les mêmes, blancs d'un côté, rouge de l'autre avec une découpe en V au centre, on les trouve sur les 404 Coupé par exemple. En revanche à l'arrière la notre avait des feux de Dyane, j'ai tout mis à la poubelle pour revenir à l'origine (j'ai en fait jeté tout le faisceau électrique et l'ai refait entièrement à partir du schéma)

[Tiger.09]

concernant les répétiteurs latéraux de clignotants, il ont été obligatoires en Italie (et d'autres pays, je pense à l'Autriche par exemple et d'autres sûrement) avant la France, d'ailleurs il y a quelques années on voyant des 205 immatriculées en Italie avec des répétiteurs carrés sur les ailes AV
par contre je suis étonné que les productions locales comme cette B20 ne soient pas équipées en standard... ou alors comme le précise Florent, il y a eu une loi rétrospective...
Dr Aurelia B20 voici une énigme à éclaircir

[Mathieu Viollet]

Je confirme pour les répétiteurs , un ami ( Fabircie qui a fait une fois les millevaches avec mois) à une simca 1100 italienne équipée de répétiteurs, et c'était le cas pour tous les modèles export. Les rancho avaient les mêmes, montés de base sur tous les modèles.

[FlorentB20]

L’Aurelia n’a jamais eu de répétiteurs tout au long de sa carrière mais l’obligation a dû arriver en Italie à la fin des années 50 car la Florida 2 qui préfigurait le Coupé Flaminia Pininfarina n’en a pas non plus sur les photos de sa présentation mais elle en a rapidement été équipée. Ma B24 de 58, d’origine Suisse n’en a pas.

[Aurelia B20]

c'est marrant tu postes les photos pile 27 ans après la prise de vue, c'est un fait exprès ou l'appareil photo n'était pas réglé à la bonne date?

Je me suis fait la même réflexion que toi, mais c'est du pur hasard ! A moins que là-haut quelqu'un pilote tout ça avec malice ???

Comment as tu tout repéré pour remonter 30/35 ans plus tard ?

Tu me connais, je suis du genre prévoyant et pointilleux, je l'étais déjà il y a 27 ans, la "fougue" de la jeunesse en plus ...
Je m'étais fait 2 beaux cahiers, un pour les "Notes de démontage", et un pour la "Localisation des pièces" :




Dans les notes de démontage, tout est détaillé au jour le jour, ce qui a été fait dans le détail, le nombre d'heures passées, et surtout pas mal de croquis quand un montage n'est pas évident ou pour repérer des branchements, ou encore des astuces pour remonter dans un ordre précis afin de faciliter le remontage :






Et dans la localisation des pièces, il y a une colonne PAGE qui précise la page concernée des "notes de démontage", le numéro du SAC en plastique qui contient les pièces, le numéro du BAC en plastique rouge dans lequel est le sac, la désignation des pièces contenues dans le sac, et enfin le traitement à faire sur ces pièces : à chromer, à peindre, à polir, à nettoyer, etc ...
Au total, il y a 251 sachets dans 14 bacs rouges, on voit les bacs vides sur les photos au début du démontage de la voiture :



Je me rends compte que ma vue était bien meilleure il y a 27 ans, tout est écrit au crayon au papier et très petit, j'ai du mal à me relire même avec mes lunettes ... !

L’Aurelia n’a jamais eu de répétiteurs tout au long de sa carrière mais l’obligation a dû arriver en Italie à la fin des années 50

J'ai des doutes sur l'historique de ma voiture pour le 1° propriétaire, l'info m'a été donnée par le 2° propriétaire, mais il l'a acheté à un intermédiaire, le garage de Roger Loyer, donc à prendre avec précaution ? Ce qui me chagrine depuis le début, c'est cette date du 00/00/1957 pour la 1° mise en circulation sur la carte grise, soit-disant perdue. Même avec la création du nouveau département de Seine St Denis en 1967, si elle avait été immatriculée en France, probablement dans le département de la Seine, la date de 1° mise en circulation aurait été connue ? La présence de ces répétiteurs d'aile pourrait être la preuve d'un import d'Italie par Roger Loyer ???

Je vais demander à la fille de Roger Loyer, Annie (voir ici : https://www.cb500four.com/viewtopic.php?t=4588)), si par hasard elle aurait conservé les archives du garage de son père ??? Sait-on jamais ???